Et Marc Moulin, hein, hein, hein ?

Juvenat ce cinq a écrit:

Ce ne sont pas des billets qu'il a écrits pour la radio, mais des pièces de théâtre. Un jour, je lui ai dit que je m'amusais à retranscrire certains "Soupers de Bobonne". Il m'a répondu de ne pas prendre cette peine et m'a remis une disquette avec certains textes des "Tilkin" et d'autres des "Soupers de Bobonne". Sauf que cette disquette, pour la lire, il faut un Mac... ce que je n'ai pas.

Y a-t-il un ou plusieurs possesseurs de Mac dans la salle ? Et si oui, si je "zippe" le contenu de la disquette et que je le lui envoie, pourra-t-il (ou elle) nous en faire profiter ? D'ores et déjà 1.001 merci.

Juvenat ce cinq a écrit:

En attendant, petit extrait d'un "Souper de Bobonne" (de mémoire, hm ? Je ne garantis pas le mot à mot). Pour rappel, Bobonne, c'est la mère de Lucienne Tilkin (les rôles de l'une et de l'autre étaient joués par Philippe Geluck) et elle se prénomme Henriette, et les "Soupers" se passent toujours en tête à tête avec son amant François Dartevelle, ex-échevin de l'urbanisme et conseiller communal à Wezembeek, son rôle était joué par Marc Moulin lui-même.

Henriette : Je ne sais pas ce que j'ai, en ce moment, mais tout m'énerve !
François : Probablement les nerfs, hein... Tiens, est-ce que tu as des nouvelles des enfants ?
Henriette : Ça aussi, ça m'énerve ! Est-ce qu'ils ne peuvent pas une fois téléphoner ? Il faut toujours que ce soit moi qui les appelle !
François : L'ingratitude des jeunes, hein...
Henriette : Vous faites des enfants, vous faites des sacrifices, et à la fin, au soir de votre vie, vous êtes traités comme des parias, comme une quantité négligeable !...
François : Je vais te dire une bonne chose : s'ils faisaient un débat à la télévision sur le thème "Pour ou contre les enfants", ils seraient surpris par la réponse.
Henriette : Tiens, qu'est-ce qu'il y a à la télévision, justement ?
François : Je ne sais pas.
Henriette : Je ne te demande pas de deviner ! Regarde dans le Télémoustique !
François : Impossible, je ne trouve plus mes lunettes.
Henriette (distraitement) : Il y a un reportage sur Vanessa Demouy dans ce Télémoustique...
François (très vite) : Tiens, j'ai retrouvé mes lunettes !

Juvenat ce cinq a écrit:

Formidable, son "Humoeurs" dans le Télémoustique de cette semaine !

Le début est ravageur :
"La pub radio est atroce. On ne va pas y revenir, tout le monde est d'accord là-dessus, même les gens de la pub, et ça a été amplement expliqué. Elle est juste un peu plus atroce dans notre pauvre pays, où elle est en plus ridiculement répétitive, sciant la branche sur laquelle elle repose. Et elle l'est à un degré qui relève de la maltraitance".

Bien envoyé !!!

Véro a écrit:

Pas mal en effet Ca me rappelle une émission où était invité Yannick Renier, et lorsque Sergio a dit un truc dans ce genre: " la pub, c'est un mal... je ne fais pas le mal, je vends mon talent à d'autres choses"

Pierrot a écrit:

Salut à tertouss !!!!

Je suis nouveau sur le forum, mais cela fait quelques mois maintenant que je suis avec assiduité le Jeu des dictionnaires que je podcaste et réécoute à l'envi...

Je vois qu'on a besoin d'un Mac Man pour convertir des fichiers !
Aaaah ces bééétes PC qui sont résolument unilingues !
Le Mac parle toutes les langues...

Alors, voilà, envoyez-moi les fichiers de Marc Moulin (les artistes travaillent souvent en Mac... mais je veux pas entamer une polémique ! ) et je les convertirai en quoi ce que c'est que vous voulez !

Ah oui, mon adresse : pierre.sabbe@skynet.be

Et si vous avez des tuyaux pour obtenir des mp3 (pas d'autres formats !) des émissions antérieures à janvier 2007, dites-le moi !

Au plaisir de vous être utile !

Pierre

Juvenat ce cinq a écrit:

Pierrot a écrit:
Salut à tertouss !!!!

Alors, voilà, envoyez-moi les fichiers de Marc Moulin (les artistes travaillent souvent en Mac... mais je veux pas entamer une polémique ! ) et je les convertirai en quoi ce que c'est que vous voulez !

Chalut ! Aujourd'hui, lourdi 4, c'est la fête à personne. Bonne fête à toutes les personnes.

Eh oui, j'en ai pas mal, des mp3 des émissions antérieures et je les partagerai avec joie (et avec toi). C'est bien le moins ! Car il demeure une question. Les fichiers de Marc Moulin ont certes été générés au moyen d'un Mac, mais avec quel soft ? Mystère !

Evidemment, les mp3 que j'ai et qui datent d'avant le podcasting ne sont pas d'une qualité sonore irréprochable et il ne sont pas exempts des pubs, info-routes et autres joyeusetés. Mébon, si je m'en tiens à ceux datant du début du podcasting, j'en ai une quantité ma foi honorable. Mais attention, c'est volumineux...

Juvenat ce cinq a écrit:



Bobonne : C'est bizarre, je n'arrive pas à croire qu'on est en 1996...
François : Ça, c'est sûr, hein !
Bobonne : Tu sais, François, j'ai eu beaucoup de satisfactions dans ma vie, hein...
François : Ça, c'est sûr, hein !
Bobonne : ... Mais je trouve franchement que ce rosbif est un peu dur...
François (opinant) : Il est sec...
Bobonne (péremptoire) : Pas du tout : il est dur !
François : Moi je trouve qu'il est sec...
Bobonne : Et moi je dis qu'il est dur... Je me demande bien pourquoi...
François : Probablement la cuisson.
Bobonne : Pas du tout. J'ai fait comme d'habitude.
François : Alors, c'est la viande, hein ?...
Bobonne : Si c'est le boucher, il va m'entendre ! Moi je suis sortie exprès par ce froid pour acheter ce rosbif... Et voilà la récompense !...
François : Il fait froid, hein ?
Bobonne : Oui. Le réchauffement de l'atmosphère, je l'attends toujours.
François : J'ai eu les Allemands au téléphone. Il ne savent pas livrer avant mardi.
Bobonne : Mange tes patates...
François : J'ai parlé à Stutz. Je lui ai dit : "Listen, Frank, I'm here with my clients, and I don't know what I will tell them, hein !"
Bobonne : Evidemment...
François : "Frank, I don't give a shit of your arguments, hein ! I promised that the building will be ready by the end of March, hein !"
Bobonne : Et qu'est-ce qu'il a dit ?
François : Il a dit qu'il y avait eu des grèves. Toujours les grèves, hein ?
Bobonne : Ce rosbif !!! Je n'oserais même pas le donner pour le chien de Lucienne !... Tiens, qu'est-ce qu'il y a à la TV, ce soir ? Est-ce qu'il n'y a pas un bon Bob Hope ? (Elle prononce Bobope)
François : Mais non, hein ! Ils ne donnent plus des beaux films comme dans le temps !
Bobonne : Un bon Bobope ! Ça c'était bien...
François : Alors je lui ai dit : "Look Frank, if I don't get the stuff by tuesday, I cancel the deal !"
Bobonne : Et c'est possible ?
François : C'est dans le contrat. Les conditions générales... Après un retard de deux semaines, je peux annuler, hein !
Bobonne : Tu ne manges pas tes chicons ?
François : Ils sont un peu amers...
Bobonne : M'enfin, François ! Les chicons, c'est toujours amer !
François : Pas ceux du Ventre Rond.
Bobonne : Ce restaurant, il est tout à fait ridicule : ils mettent du sucre dans tout !
François : J'ai vu Raymond, ce matin... Il est fort fort malade.
Bobonne : Haha ?
François : C'est un gentil garçon, hein, mais c'est quelqu'un qui a beaucoup bu dans sa vie.
Bobonne : Ah oui, hein !
François : Whisky, whisky Coca, whisky soda, whisky sour, whisky on the rocks...
Bobonne : Oui oui oui oui oui. Beaucoup de whisky !
François : 65 ans, hein. Un autre que lui aurait mis 85 ans pour boire tout ça !...
Bobone : Mais il est retraité, maintenant ?
François : Oui, mais il continue pour la comptabilité, hein. C'est un garçon excessivement capable... Le docteur lui a dit d'arrêter quand même, hein...
Bobonne : La comptabilité ?
François : Non, le whisky, hein...
Bobonne : Tu veux un dessert ?
François : C'est du baba au rhum ?
Bobonne : Non.
François : Alors, non merci.
Bobonne : Bon, eh bien moi, puisqu'il n'y a rien à la télévision, ce soir, je vais surfer sur Internet !

Juvenat ce cinq a écrit:

Si Henriette (Bobonne, donc) prononce le nom de Bob Hope "Bobope", c'est en fait un hommage de Marc Moulin à feu Mr Météo.

Dans les début de LSI (je ne suis pas sûr que le JDD existait déjà), il y avait un petit jeu où un membre de l'équipe racontait une anecdote personnelle difficile à croire et le reste de l'équipe devait deviner si c'était vrai ou faux. Et un jour, Mr Météo a donné comme anecdote : "J'ai dîné avec Bob Hope et Rita Hayworth". Mais il prononçait "Bobôpe".

Le personnage de Bobonne avait déjà fait son apparition dans "Les Tilkin" et je me souviens que Philippe Geluck a pris sa voix de Bobonne pour faire une scène de jalousie à Mr Météo, parce qu'il avait dîné avec Rita Hayworth.

Juvenat ce cinq a écrit:



PHILIPPE GELUCK : Bobonne
MARC MOULIN : François
JACQUES MERCIER : Le Narrateur

Le Narrateur : Nous assistons donc à un repas du soir comme les autres, chez Bobonne et son compagnon François…
Bobonne : Tu veux ton entrée?
François : Une seconde! Je n’ai pas fini mes cacahuètes!
Bobonne : Tes cacahuètes, tes cacahuètes! C’est un peu facile, cette affaire de cacahuètes!
François : Ah? Et pourquoi s’il te plaît?
Bobonne : C’est un truc pour boire plus de whisky!
François : Ah? Et comment s’il te plaît?
Bobonne : C’est pas difficile : quand il reste du whisky dans ton verre, tu te ressers des cacahuètes. Et puis, quand tu as fini ton whisky, il reste des cacahuètes. Alors, pour finir tes cacahuètes, tu te ressers un verre de whisky. Et ensuite, il manque des cacahuètes, alors...
François : Oui, bon, ça va, j’ai compris!
Bobonne : C’est moi qui ai compris: tu creuses ta tombe avec tes cacahuètes et ton whisky, François!
François : Ça y est, on va de nouveau parler de l’au-delà!
Bobonne : Pas de l’au-delà : je te parle de ton dernier soupir! Paf! Hop! Fini!
François : Je suis prêt. Ça ne me fait pas peur. Quand le moment de quitter le grand hôtel du Monde sera venu, je quitterai la chambre avant midi, je rendrai la clef au front desk, je paierai le séjour, et...
Bobonne : Et tu laisseras la facture du minibar à tes héritiers !!!
François : Qu’est-ce qu’il y a comme entrée?
Bobonne : Des croquettes.
François : Des croquettes aux crevettes?
Bobonne : Non, des croquettes sans crevettes.
François : Ah, des fondus au fromage alors!
Bobonne : C’est ça! Tiens, mange - et attention, c’est chaud.
François (la bouche en feu) : Ah oua fè faud, fè twè faud !
Bobonne : Je le dis encore!
François : J’ai vu Edmond cet après-midi. Son affaire va mal. Très mal.
Bobonne : Il vend toujours des tuyaux?
François : Oui. Des tuyaux métalliques : tu te rends compte ? Plus personne n’achète des tuyaux métalliques. Mais Edmond, il insiste : il veut garder son créneau.
Bobonne : Ah là là là là !
François : Mais c’est ça, hein. Celui-là, il aurait dû ouvrir sa boîte en Wallonie. Il y a longtemps qu’il aurait reçu 250.000.000 de Robert Collignon. Ce Collignon, à mon avis il doit se promener tout le temps avec un carnet rempli de chèques de 250.000.000.
Bobonne : Tu crois?
François : La Wallonie, quand tes affaires ne marchent pas, c’est l’Eldorado. Les socialistes te dorlotent. C’est quand ça marche que ça devient l’enfer!
Bobonne : Aha?... le problème, c’est quand ça marche?
François : Évidemment. Dès que tu gagnes un peu d’argent, ils remplacent l’assistante sociale par un contrôleur des contributions !
Bobonne : Qu’est-ce qu’il y a à la télévision ce soir?
François : Rien...
Bobonne : Ah, tiens tiens...
François : Je constate quand même une chose : Edmond était au départ un garçon excessivement capable, hein? Et bien, après 35 ans dans les tuyaux métalliques, tu veux mon avis?
Bobonne : Oui.
François : C’est devenu un imbécile.
Bobonne : Finis tes fondus au parmesan. Ca va être froid…
François : Pas de danger … Enfin... Ce matin, j’ai retéléphoné à Stutz...
Bobonne : Il t’a de nouveau laissé en plan?
François : Je lui ai dit : "Look Frank, now we have a big problem. If I don’t get the stuff by tuesday, I cancel the deal"
Bobonne : Ça, tu lui as déjà dit.
François : Je constate quand même une chose : même les Allemands sont devenus des imbéciles. Dans le temps, on pouvait compter sur eux... mais maintenant!... Je lui ai dit : "Frank, read my lips : if you don’t deliver, it’s over, and not only on this contract, but on all future markets, hein? Think it over, Frank, you are doing a big mistake! A very - very - very big- big - big mistake"
Bobonne : Et qu’est-ce qu’il a répondu?
François : Qu’est-ce qu’il a répondu? Qu’est-ce qu’il a répondu?... Je n’ai pas compris : Frank a un accent anglais épouvantable...
Bobonne : Tu prendras du dessert?
François : C’est du baba au rhum?
Bobonne : Non!
François : Alors non merci!
_________________
J'ai téléphoné à Stutz, cet après-midi.

Pierrot a écrit:

Superrrr ! les textes de Marc !!!! Merciiii !!! Et merci à ton copain qui a WordPerfect ! C'est un conservateuriste, celui-là !

Nicolas (Le drue) a écrit:

En allant chercher quelque chose à la voiture, je croise Marc Moulin, avant le début des enregistrements. Il était très sympa. Il me salue. A la pause, je lui demande une dédicace et je lui parle de l’enregistrement du 5 octobre dernier au boulevard Reyers. Il me confirme qu’il se souvient.

Juvenat ce cinq a écrit:



PHILIPPE GELUCK : Bobonne
MARC MOULIN : François
JACQUES MERCIER : Le Narrateur



Le Narrateur : Nous assistons donc à un repas du soir comme les autres, chez Bobonne et son compagnon François…

Bobonne : François, encore un peu de pâté ?...

François : Non. Il est fort fort gras !...

Bobonne : Maurice, mon premier mari, il aimait bien le gras. Un drôle de pistolet, celui-là.

François : Pistolet ?

Bobonne : C’est une expression... Tu connais pas cette expression ?

François : Et pourquoi tu appelles Maurice ton premier mari ? Tu n’en as pas eu d’autre, que je sache...

Bobonne : Evidemment !... N’empêche que c’est mon premier mari !

François : Ecoute, je trouve que c’est ridicule ! Quand tu dis ça, on a l’impression que tu en as eu une demi-douzaine !

Bobonne : Et alors ?... En tout cas, ce n’est pas les occasions qui ont manqué. Maurice est mort...

François : ... le 3 avril 69...

Bobonne : Trente ans de mariage. Et pas toujours rose tous les jours. Enfin, rose pour moi, parce que pour lui, c’était presque les ballets roses, hein ?! ... Il avait sa maîtresse, là, qui est si vulgaire...

François : Fernande...

Bobonne : Oui, enfin soit; je l’ai vue l’autre jour au tea room. Et tu sais quoi ?

François : Oui, je sais quoi : elle est toujours aussi vulgaire !

Bobonne : Beaucoup PLUS vulgaire !… Enfin, soit. Tu allumes la tévé ?

François : La tévé ? ...

Bobonne : Mais oui, la boîte carrée avec un écran. C’est le journal maintenant. Avec cette nouvelle, là, Françoise Vander Meren ! ... Elle a l’air très correct !

François : Très correct... Tiens, j’ai vu un reportage sur la musique de danse, cet après-midi... de la techno comme ils disent...

Bobonne : Ça, dès qu’il y a des chanteuses avec des grosses poitrines, Monsieur se documente ! ...

François : Ça n’est pas ça ! ... Tu sais, tout ça, c’est chanté en anglais…… Et on s’étonne que les jeunes ne savent plus parler le français ! ...

Bobonne : Mange ton poulet ! ...

François : Et tu ne sais pas la meilleure ? Ils font de la musique sur des téléviseurs, maintenant : ils écrivent les notes avec un crayon lumineux : et pourquoi pas une lampe de poche ?

Bobonne : Mais ça n’est pas des téléviseurs : ce sont des ordinateurs ! ...

François : Mais je m’en fous...

Bobonne : Tiens, ils ont apporté les caisses de vins. Goûte un peu ce petit Côtes du Rhône, et dis-moi s’il est meilleur que l’autre !

François : ... Il est meilleur. C’est le goût qui est meilleur.

Bobonne : Meilleur au goût, quoi...

François : Je me demande pourquoi les gens mettent tout leur vin dans une cave, au lieu de le boire directement...

Bobonne : Tiens, regarde la tévé, ils parlent de ce crime abominable. Et on ne trouve toujours pas l’assassin...

François : En tout cas, un métier que je n’aimerais pas faire en Belgique, c'est assassin; parce qu'avec la police qu'on a ici, les assassins courent toujours. Et moi, courir jour et nuit, merci beaucoup !

Bobonne : Allez, maintenant, c’est la haute couture... ces mannequins qui gagnent 500 millions par jour, je me demande quand même...

François : J'aime bien les mannequins : ce sont les défilés que je préfère, avec les défilés militaires, bien entendu...

Bobonne : Tu ne manges pas le chou-fleur ?

François : Le chou-fleur ? Ça me donne des névralgies !...

Bobonne : Des névralgies ? Le chou-fleur ?

François : ... J’ai téléphoné à Stutz, cet après-midi. Je lui ai dit : “Frank, it’s over now ! I’ve been very very very patient, but now, I’m fed up with your attitude. And don’t send me the bill, hein ? !”

Bobonne : Eh bien tant mieux, comme ça on n’en parlera plus.

François : De lui, non, mais de ses avocats, oui ! ...

Bobonne : Tu prendras du dessert ?

François : C’est du baba au Rhum ?

Bobonne : Non !

François : Alors non merci.

Etienne (Darth mail) a écrit:

Excellllllllent !!
C'est tellement chouette de relire ces savoureux dialogues...

Merci Vincent

Juvenat ce cinq a écrit:



PHILIPPE GELUCK : Bobonne
MARC MOULIN : François



François : Qu’est ce que c’est ce soir ?

Bobonne : Un plat italien. De la piccata lombarda !

François : Lambada ? Tiens ?... Je croyais que c’était une danse...

Bobonne : Mais non, hein ! Lombarda. Ça n’a rien à voir.

François : Et c’est bon ?

Bobonne : Evidemment ! Pourquoi est-ce que je te le donnerais si c’était mauvais ?

François : J’ai eu une mauvaise expérience, l’autre jour, dans un restaurant italien.

Bobonne : Finis ton apéritif.

François : Je déjeunais avec Emile. Emile est un garçon excessivement capable, et un gentleman.

Bobonne : Et séduisant, aussi !

François : Il a été séduisant. Un véritable play-boy, en 37. Malheureusement, ses affaires ne marchent pas très bien: il a mangé son pain blanc avant son pain noir… Et maintenant, il est là... L’argent : le nerf de la guerre...

Bobonne : Finis tes cacahuètes. Tu es tout à fait comme mon premier mari : incapable de finir un apéritif !

François : Tu parles de nouveau de “ton premier mari”. Mais tu n’en as pas eu d’autre !

Bobonne : Tu m’as déjà dit ça trente fois. Mais comment est-ce que tu veux que je l’appelle ? “Mon mari” ? Non, quand même... Ce n’est plus mon mari, puisqu’il est mort.

François : Appelle-le ton veuf, alors !

Bobonne : Mais c’est idiot, c’est moi qui suis veuve. Pas lui, évidemment !

François : Je constate quand même une chose : il y a dans la langue française, beaucoup de mots qui manquent pour désigner les choses...

Bobonne : Je ne vais quand même pas l’appeler “mon cadavre”, hein ?

François : Non, ça, bien sûr...

Bobonne : Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, mais tout m'énerve !

François : Probablement les nerfs... Tiens, est-ce que tu as eu des nouvelles des enfants ?

Bobonne : Ça aussi, ça m’énerve ! Est-ce qu’ils ne savent pas une fois téléphoner ? Il faut toujours que ce soit moi qui les appelle.

François : L’ingratitude des jeunes, hein ?

Bobonne : Vous élevez les enfants, vous faites des sacrifices, et à la fin, au soir de votre vie, vous êtes traités comme des parias, comme une quantité négligeable !

François : Je vais te dire une bonne chose : s’ils faisaient un débat à la télévision sur le thème “Pour ou contre les enfants”, ils seraient surpris par la réponse !

Bobonne : Tiens, qu’est-ce qu’il y a ce soir à la tévé, justement ?

François : Je ne sais pas...

Bobonne : Je ne te demande pas de deviner : regarde dans Télémoustique...

François : Impossible, je ne trouve pas mes lunettes...

Bobonne : Il y a un reportage sur Vanessa Demouy, dans ce Télémoustique.

François (précipitamment) : Tiens, j’ai retrouvé mes lunettes...

Bobonne : Alors, qu’est-ce qu’il y a à la tévé ce soir ?

François : Euh... un film, deux films... trois films... Pas mal de films, hein...

Bobonne : Un Bobope ?

François : Ça, non hélas...

Bobonne : Dommage, hein ?

François : J’ai téléphoné à Stutz cet après-midi. Je lui ai dit froidement : “Look Frank, if you think that you are intimidating me with your four lawyers, forget it ! You know perfectly that you are the one to be guilty ! You don’t have the slightest chance !”

Bobonne : Je croyais que c’était fini cette histoire...

François : Tu te rends compte : quatre avocats ! Pour une bête facture... Je constate quand même une chose : ce monde est devenu une jongle...

Bobonne : ... Une jungle !

François : Jongle ou jungle, c’est le résultat qui est pénible, hein ?

Bobonne : Tu prendras du dessert ?

François : ... C’est du baba au Rhum ?

Bobonne : Non !

François : Alors non merci !

Juvenat ce cinq a écrit:



PHILIPPE GELUCK : Bobonne
MARC MOULIN : François
JACQUES MERCIER : Le Narrateur


Le Narrateur : un soir comme les autres, Bobonne et son compagnon François sont à table…

Bobonne : Les journées rallongent, hein ?

François : On dirait…

Bobonne : Il y a quelques jours, il faisait déjà tout noir à cette heure-ci…

François : … Mets la télévision, c’est le journal maintenant…

Bobonne : Ah, tiens, c’est chose, là… euh… Onkelinx

François : Ministre... Présidente... Parlementaire... Enseignement... Education... Audio visuel... Radio... Télévision... Cinéma... Communauté française... Et peut-être que pendant ses loisirs, elle fait des gaufres en plus…

Bobonne : Est-ce qu’avec tout ce qu’elle a à faire, elle ne pourrait pas laisser les Français se débrouiller ?…

François : Les Français ?…

Bobonne : Mais oui, la Communauté française de Belgique. Ils n’ont pas une ambassade à qui ils peuvent s’adresser pour leurs problèmes ?

François : Tu n’as rien compris…

Bobonne : Si on n’a pas d’argent pour les Belges, pourquoi est-ce qu’il faut le donner aux Français ?

François : Mais ça n’est pas les Français, c’est les francophones…les Belges qui parlent le français…

Bobonne : Ah ?... Ah d’accord !… En tout cas, elle a l’air bien gentille cette Onkelinx…

François : Ça n’est pas l’avis des centaines de milliers de personnes qui sont dans la rue…

Bobonne : Bien gentille, et très propre.

François : Propre ?

Bobonne : Très propre. La propreté, c’est important. Tant de gens sont négligés, de nos jours.

François : Oui, bien sûr…

Bobonne : En plus, elle articule bien. Tant de gens articulent mal, quand ils parlent…

François : Oui, bien sûr…

Bobonne : …et elle a l’air très courageuse. C’est sans doute une femme qui a beaucoup souffert…

François : Ça, je ne sais pas…

Bobonne : Qu’est-ce qu’ils veulent, finalement ?!…

François : Qui ça ?

Bobonne : Eh bien, les choses, là, les manifestants…

François : Mais…de l’argent, hein ! Le nerf de la guerre…

Bobonne : Et pourquoi est-ce qu’on ne leur en donne pas ?

François : Parce qu’il n’y en a plus… Pft !…

Bobonne : Pft !???…

François : Ils feraient mieux d’en demander à Robert Collignon : avec tous ses chèques de 250.000.000 pour les entreprises wallonnes en difficulté, il peut bien faire un petit geste…

Bobonne : Mais qu’est-ce que les entreprises en difficulté ont à voir avec l’enseignement ?

François : … Si on y réfléchit bien, énormément. Manque de qualification. Donc, niveau des études…

Bobonne : Toi, tu es un cerveau, François ! Tu devrais faire de la politique !

François : Mais je fais de la politique !

Bobonne : Ah, oui, c’est vrai. Conseiller communal. M’enfin, c’est de la politique - ke !

François : Politique - ke ? N’empêche, l’échelon communal ne manque pas d’une certaine noblesse…

Bobonne : Naturellement. Tiens, il y a une spéciale Claude François, à TF1…

François : Je constate quand même une chose : Il y a toujours une spéciale Claude François, à TF1 …

Bobonne : Dire qu’il est mort !…

François : J’ai téléphoné à Stutz, cet après-midi. Je lui ai dit “Listen Frank, now we have to make a compromise ! Otherwise, it’s going to hurt real bad”.

Bobonne : …Et qu’est-ce qu’il a dit ?

François : Il a claqué le téléphone.

Bobonne : Tu prendras du dessert ?

François : …C’est du baba au Rhum ?

Bobonne : Non !

François : Alors non merci !

Pierrot a écrit:

Woaw superrrrr ! des mp3 de Marc Moulin !
On pourrait effectivement les héberger sur un site pour que tout le monde en profite. Mais où ?
Il ne doit pas y avoir moyen sur ce forum hélas...
Il y a bien Picasaweb pour les photos...
Pour les fichiers audio, je connais pas.

Oh ben si : sur myspace !!!

Allez, je promets pas de faire ça dans les 8 jours, mais je veux bien m'en charger ! A condition que ces mp3 soient libres de droit !

Pour rappel, mon mail : pierre.sabbe@skynet.be

Allez, @+

Pierre

Raphaël a écrit:

Bonjour


Marc Moulin nous donne la définition du mot "Drag" dans l'émission du 21 mars 1996.
Cette définition est suivie par Philippe Geluck qui lit une page du journal intime de Jacques Mercier en lieu et place de la définition du mot "Carbet".


- Marc Moulin - Drag + Philippe Geluck - Carbet

Pierrot a écrit:

La disparition de Marc Moulin m'émeut plus que toutes les mauvaises nouvelles dont on nous rabâche les oreilles en ce moment...

L'un des plus grands artistes belges de tous les temps nous a quitté.

Bon vent, Marc... et lorsque tu arriveras là-haut, n'oublie pas de "téléphoner à Schtuz" !

Pierre

Chantal a écrit:

Voici l'article que l'on ma envoyé. Je l'avais posté il me semble, mais il a disparu. J'ai sans doute fait une erreur !
Décès de Marc Moulin : par THIERRY COLJON

LE MUSICIEN, homme de médias et touche-à-tout de génie, est mort d'un cancer à l'âge de 66 ans. Le compositeur belge laisse derrière lui une œuvre abondante.

Marc Moulin est décédé ce vendredi 26 septembre, des suites d'un cancer de la gorge. Il avait 66 ans. Afin de respecter ses dernières volontés, ses funérailles se sont tenues, mardi au cimetière d'Ixelles, dans la plus stricte intimité. Ainsi s'en va discrètement, sur la pointe des pieds, un homme sensible dont on retiendra l'élégance et l'humilité. Même s'il a touché à l'écriture et au théâtre, on gardera de Marc Moulin le souvenir d'un grand musicien et d'un homme de radio exceptionnel. Rien qu'en cela, il a touché plusieurs générations de personnes séduites par son esprit fin, sa culture aussi vaste que n'étaient humbles sa façon de vous la communiquer et surtout cet humour pince-sans-rire distillé en privé, au Jeu des dictionnaires et à la Semaine infernale (qu'il a lancés, sur la Première, avec Jacques Mercier), ou dans ses Humoeurs pamphlétaires hebdomadaires de Télémoustique.

Certains l'ont découvert par le biais de ses premiers concerts de jazz dans les années 70, avec Philip Catherine qu'il produisit ou au sein de Placebo qu'il fonda. D'autres ont appris ce qu'était la bonne musique en l'entendant dans des émissions de la RTBF comme Cap de nuit, King Kong, Radio Crocodile et surtout, le week-end, Radio Cité (de 1978 à 1986). Et puis il y a ceux qui ont craqué pour Telex, ce concept électro-BD typiquement belge. Sans oublier ceux qui ignorent encore que Marc fut impliqué dans les meilleurs albums de Lio et d'Alain Chamfort. Enfin, il y a tous ceux qui, de par le monde, ont craqué pour ses trois albums Blue Note qui mêlaient jazz, soul et électronique. Nous avons tous un peu de Marc dans nos souvenirs de jeunesse.

Marc a marié à la perfection ses deux passions : la musique et le son, innovant avec la bande FM pour Radio Cité. Ses émissions étaient une vraie mine d'or pour tous ceux qui s'intéressaient à la musique. Marc avait le chic pour toujours trouver des imports introuvables chez nous, pour se passionner pour des musiques méconnues qu'il aimait tant partager avec le plus grand nombre. Musiques noires, musiques métissées, à l'image d'un Miles Davis qu'il vénérait.

Issu d'une famille d'intellectuels (le papa, Léo Moulin, est écrivain et enseignant ; la maman, Jeannine Moulin, est poétesse), Marc n'a cessé au cours de sa longue carrière de marier l'élitiste au populaire, de mettre à la portée de tout un chacun un art dit cérébral (le jazz) à une musique dite populaire (la chanson, la soul ou la musique électronique). Un jeu radiophonique ou télévisé se devait d'être aussi éducatif. Avec Moulin, le divertissement se doit d'être intelligent, jamais bête, parfois mordant, jamais vulgaire.

Un homme de l'ombre

Marc Moulin, c'était la classe à l'état pur, alliant discrétion, pudeur (ah, cette main dont il se couvrait le bas du visage quand il riait…), bon goût et raffinement. Marc était un homme de l'ombre, préférant la radio à la télévision, se cachant au sein de Telex comme sur ses pochettes de disques. Top secret n'a pas ouvert pour rien sa trilogie Blue Note.

Par ses choix musicaux, ses exigences morales et son humour dévastateur, Marc a influencé bon nombre de journalistes musicaux. Marc était une référence, un modèle. Combien de voix n'a-t-il révélé, grâce à cette oreille et ce flair exceptionnels ? Ils sont nombreux, à la RTBF, à lui devoir leur début de carrière. Jamais, Marc ne s'en enorgueillit. Il avait le chic pour tirer le meilleur de vous, guidant, conseillant, rassurant. Nous étions nombreux à l'appeler pour lui demander son avis. Il était toujours fidèle au rendez-vous. Sa présence chaleureuse nous a aidés à avancer. Ses marques d'intérêt valaient tous les diplômes.

Marc était un grand esprit, un homme de réflexion plus que d'impulsion. Tout, chez lui, était prétexte à concepts. Son essai La surenchère (L'horreur médiatique) (paru chez Labor en 1997) était visionnaire d'une société qui n'avait pas encore inventé la télé-réalité. La politique l'horripilait à tel point qu'il en fit le menu principal de ses Humoeurs dont deux recueils compilatifs ont paru chez Luc Pire. Des chroniques qu'il écrivait de chez lui, dans la maison familiale d'Ixelles. Casanier, il dévorait les médias (Le Monde et Le Soir, sur papier et sur le web), avec la complicité de son épouse Laurence, à qui nous pensons beaucoup, ainsi qu'aux enfants Denis et Corinne.

C'est par l'intermédiaire du papa de Laurence, Billy Fasbender, directeur du Théâtre National et du Festival de Spa, que Marc s'intéresse sur le tard au théâtre. Et encore, pas n'importe lequel. Celui de la Toison d'or qui est au théâtre classique ce que Telex est au rock et Lio à la chanson. Une fois de plus, le mariage entre le sérieux et l'humour, cette façon de ne pas y toucher tout en abordant l'essentiel. L'humour à la rescousse du désespoir. Autant en rire…

Aujourd'hui, on pleure l'ami fidèle. Celui qui était toujours là aux étapes importantes de notre vie. Discret mais présent. Combien de mots gentils, de mails encourageants, de folles discussions toujours tempérées de bons mots et d'éclats de rire. Marc Moulin s'en est allé, nous laissant nous dépatouiller avec cette Belgique moribonde, ce siècle aux grandes idées mortes, cette actualité déprimante. Et maintenant, qui nous fera rire et penser ? Restent ses amis proches, Geluck et Kroll. Chargés de perpétuer son œuvre, à sa mémoire. Lourde tâche.

Juvenat ce cinq a écrit:

Disparition d'un "garçon excessivement capable", dont je n'arrive pas à me remettre...

Valérie a écrit:

Je comprends ça. Et c'est vrai que le "excessivement capable" m'est revenu la semaine passée. Je me suis dit que je ne l'entendrais plus, cet "excessivement capable"... Si tu veux te remonter un peu le moral pour retrouver l'analyse intelligente de Marc sur les médias, je te conseille la lecture de "Peur de son ombre" de Gilles Dal. Si je me rappelle bien, tu essayais justement de te le procurer dans une librairie proche de ton boulot, non? Et un petit "Froud et Stouf" pour retrouver l'humour de Jannin et Libersky. Ca ne fera pas revenir Marc, mais je trouve que ce sont des lectures qui font du bien.

Juvenat ce cinq a écrit:

J'ai fait la bêtise de le commander à ma librairie de quartier et ça traîne, ça traîne !!!

J'étais déjà mal et affaibli par la maladie quand j'ai appris la nouvelle. Ça m'a complètement cassé et j'ai fait une poussée de dépression. Quand j'ai commencé à un peu remonter la pente, j'ai "pris le risque" de réécouter quelques "Tilkin" et quelques "Soupers", conscient du côté quitte ou double : est-ce que ça va me faire du bien, ou au contraire, est-ce que ça va encore davantage m'enfoncer et me rappeler sans cesse qu'il nous a quittés ?

Et j'ai gagné : à l'écoute des "Tilkin", j'ai pu appliquer le conseil que donne la maman de Laurence Bibot à la fin de "Capitaine Chantal", à savoir, quand je réécoute ses pièces radiophoniques, penser à ce que j'ai gagné quand je les ai connues, pas à ce que j'ai perdu après sa mort.

Ça a marché, mais je reste très, très fragile.